Skip to main content

Un banquet, 
une table vide, 
un podium, 
une structure ;
à l’extrémité un type.

Il parle.
Plus précisément, il parle de lui, de ce qu’il fait, de ce qu’il croise.

Il parle.
Debout, devant lui, les mouvements s’amplifient. Bientôt, la danse ravage.

Elle se charge de vibrations, de temps morts, d’arrêts par saccades, de convulsions parfois. Les mots partent, se faufilent entre les corps. Les mots se retournent. Point de pause ici, les pauses se font dans les mouvements, pas dans les mots, ou alors,  cela parle de silence, on n’en est pas là encore.
Tant que tu danses, je pourrais parler, encore, tant que tu parles, je prétexte la danse.

Note d’intention

Dans #7, les espaces sont retravaillés, décalés pour installer les mouvements et la danse sur un plateau ambivalent. Sorte de table qui pourrait faire penser à un banquet, l’installation devient tantôt défilé à la limite du grotesque, tantôt plateau ou piédestal… on s’interroge sur la mise en mouvement, sur la présentation. Une intention de brouiller les pistes pour permettre à chacun·ne de se raconter sa propre histoire.

Un spectacle qui débute sur un recommencement, mais qui pourtant avance, cherche à dire et à dire le plus possible, de plus en plus vite… Rythmes lents et saccadés à la fois, absolument chorégraphiés suivant la ponctuation de la lecture du texte de Nicolas Pages “Je mange un œuf”. Le narrateur décrit trois mois de sa vie passés entre Lausanne, Londres et Mykonos. Texte radical qui évoque plus une forme (phrases très courtes sans majuscule, sans point) et qui  décrit son quotidien. L’univers sonore est ici multiple, à la fois martelé par les mots qui s’enchaînent et par un son obsédant… où l’on cherche à enchaîner les ruptures, les arrêts pour mieux profiter des interludes laissés au hasard et suspendus dans le temps, aussi éphémères que l’articulation des corps. 

Minimaliste, le spectacle joue l’altérité entre les interprètes et le narrateur, tous manipulés tour-à-tour par le texte ou la danse. Le texte est une matière qui donne une consistance à une parole, un discours, un vécu. Ce sont bien les corps qui racontent, qui incarnent, qui vivent dans un univers étroit, à la limite de la claustrophobie et/ou de l’explosion. Où l’on joue sur les contrastes, sur la concomitance d’univers improbables, où l’on met à mal finalement les registres connus pour aboutir à une fragilité des êtres et de ce qu’ils véhiculent. 

Où l’on aboutit à une violence du discours, à une sublimation des corps, aussi bien grâce à une recherche précise dans l’écriture du mouvement que dans une certaine théâtralité générée par le texte. Où l’on propose et suggère l’important, ce qui est tangible et qui le reste, où l’on entraîne le spectateur par une consécution d’émotions qu’il ne contrôle plus et qui lui échappe.

Philippe Vuillermet multiplie les approches et les registres pour continuer à nous bousculer, à faire un choix absolu, celui de la danse hors des sentiers battus.

Il croise les disciplines, crée un univers pétri de matière où les corps ne sont que prétexte. 

Il est question toujours du rapport à l’autre, dans un quotidien absurde.

Dans ses diverses approches, le chorégraphe affirme une liberté dans l’approche de la danse. Une danse qui trahit une interprétation du monde contemporain sans concession. Une danse pour ravager la futilité, pour sublimer les corps en choisissant une simplicité absolue et radicale, une danse faite de contradiction.

Dans un contexte où les ressources se font rares, où enchaîner des créations qui nécessitent de longs temps de recherche et de répétition qui peinent à trouver des financements, nous pensons qu’il est nécessaire de faire autrement. Il s’agit pour nous de capitaliser sur nos ressources en puisant dans un répertoire et plus particulièrement dans cette création #7 (création 2018) qui utilise le texte comme une matière sonore qui va venir sculpter une danse précise, minimale presque théâtralisée.

Une re-création qui installe dans le paysage chorégraphique une pièce qui parle de notre rapport aux autres dans un quotidien absurde, qui questionne une certaine vacuité de l’instant par opposition à notre capacité à affirmer ce que nous sommes, à espérer notre présence comme nécessaire, utile. A vouloir dire aussi notre résistance (en écho à la création #8 les insubordonnées), nos choix et nos actes pour rester debouts, tenter de croire à demain pour ne pas s’effondrer. Danser pour écrire notre futur commun.

Updated Daily

+/- 125 BPM
+/- 125 BPM

+/- 125 BPM

Un projet artistique ouvert à tous·tesTu veux vivre une aventure collective et faire partie d’un grand projet artistique ? Accompagné·e par une équipe de six artistes engagés·es, tu apprendras une danse accessible, même si tu n’as jamais dansé !   Plonge dans l’univers de la housePlus qu’un simple mouvement, la house est…
Read More
Musée Faure
Musée Faure

Musée Faure

mai 2025   Le musée Faure d'Aix-les-Bains, en lien avec sa fermeture pour travaux, invite le collectif pour accompagner la fermeture du musée en vue de sa transformation en lui confiant la réalisation d’un film avec une approche sensible autour de témoignages du personnel, du public  et les relations que…
Read More
#7 (à la folie)
#7 (à la folie)

#7 (à la folie)

Un banquet, une table vide, un podium, une structure ;à l’extrémité un type. Il parle.Plus précisément, il parle de lui, de ce qu’il fait, de ce qu’il croise. Il parle.Debout, devant lui, les mouvements s’amplifient. Bientôt, la danse ravage. Elle se charge de vibrations, de temps morts, d’arrêts par saccades, de convulsions parfois.…
Read More
10 ans !
10 ans !

10 ans !

10 ans, ça se fête. Le collectif met son savoir-faire au service d’une soirée, pour permettre à toutes les personnes qui nous ont accompagné, de se retrouver autour d’un événement avec des rencontres, des installations, des performances, et une fête ! L'occasion également de tester grandeur nature notre fresque du…
Read More